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Anxiété : et si votre système nerveux essayait simplement de vous protéger ?

L’anxiété est souvent décrite comme un ennemi intérieur : quelque chose qu’il faudrait contrôler, faire taire ou éliminer.
Pourtant, d’un point de vue neuroscientifique, l’anxiété n’est pas un dysfonctionnement.
Elle représente au contraire une stratégie de protection mise en œuvre par un système nerveux qui cherche avant tout à assurer notre survie.

Ce changement de perspective est fondamental : comprendre l’anxiété comme un signal — et non comme un défaut — ouvre la voie à des interventions plus respectueuses, plus efficaces et plus durables.

L’anxiété : une réponse de protection avant tout

Le système nerveux autonome (SNA) dispose de plusieurs voies d’adaptation destinées à gérer le danger : activation du système sympathique (fuite/lutte), immobilisation, hypervigilance…
L’anxiété s’inscrit précisément dans ce continuum.

Elle émerge lorsqu’une partie de nous ne perçoit plus suffisamment de sécurité, même si, consciemment, nous savons que la situation n’est pas dangereuse.

Cette dissociation entre cognition et physiologie est bien connue :

  • vous savez rationnellement que la prise de parole ne met pas votre vie en danger,

  • mais votre corps réagit comme si vous étiez face à une menace réelle.

Ce n’est pas un bug.
C’est le signe que le système nerveux estime — parfois à tort — qu’il doit vous protéger.

Le rôle du mental : un amplificateur, pas une cause

Lorsque la sécurité intérieure baisse, le cortex préfrontal perd en capacité d’intégration.
Le mental prend alors le relais en générant des scénarios anticipatoires :

  • « Et si ça se passait mal ? »

  • « Et si je n’y arrivais pas ? »

  • « Et si on me rejetait ? »

Ce phénomène d’anticipation catastrophique fait partie des stratégies protectrices du cerveau : prévoir le pire pour éviter d’être surpris.

Mais cette avalanche de pensées ne crée pas l’anxiété — elle l’amplifie, car elle entretient le signal de vigilance envoyé par le système nerveux.

Quand le corps se met en alerte

L’anxiété est un phénomène profondément physiologique :

  • accélération du rythme cardiaque,

  • boule au ventre,

  • gorge serrée,

  • respiration courte,

  • agitation interne ou difficultés de concentration.

Ces manifestations sont les marqueurs classiques d’un système sympathique suractivé.
Elles ne sont pas dangereuses en elles-mêmes : ce sont des stratégies automatiques de survie.

Comprendre cela permet d’aborder l’anxiété avec plus de nuance, de compassion et de compétence.

L’objectif thérapeutique n’est pas de faire taire l’anxiété… mais de restaurer la sécurité intérieure

Faire disparaître l’anxiété ne fonctionne pas à long terme.
Ce qui fonctionne, c’est d’apprendre au système nerveux qu’il n’est plus nécessaire d’être en alerte.

Dans mes accompagnements, je travaille donc en priorité sur trois axes complémentaires :

1. Construire une boîte à outils de régulation émotionnelle et corporelle

Des outils personnalisés permettent au corps de retrouver un état d’équilibre :

  • EFT / tapping,

  • respiration régulatrice,

  • ancrage sensoriel,

  • auto-contact sécurisant,

  • techniques somatiques douces.

Ces approches renforcent la capacité du système nerveux à revenir à sa ligne de base.

2. Explorer ce que la partie anxieuse cherche à protéger

L’anxiété porte toujours une intention : éviter un rejet, prévenir un échec, anticiper un inconnu.
Comprendre cette fonction protectrice permet de réduire la lutte interne et d’accéder à une régulation plus profonde.

3. Offrir des expériences répétées de sécurité

Le système nerveux se reprogramme par l’expérience, pas par la volonté.
Nous créons donc ensemble des micro-moments de sécurité : présence, ralentissement, respiration, soutien, stabilité.

Ces répétitions modifient progressivement la manière dont le corps interprète les situations du quotidien.

Vers une relation plus apaisée avec l’anxiété

L’objectif n’est pas de supprimer l’anxiété — un peu d’anxiété fait même partie d’un fonctionnement normal et adaptatif.
L’objectif est plutôt de :

  • réduire la suractivation automatique,

  • restaurer un sentiment de sécurité interne,

  • retrouver une marge de manœuvre,

  • pouvoir avancer sans être gouverné·e par l’hypervigilance.

En comprenant ce que l’anxiété essaie de faire pour vous — protéger, anticiper, éviter la souffrance — vous ouvrez un espace où elle peut enfin se transformer.

Pour aller plus loin

Si vous souhaitez comprendre votre anxiété différemment, apprendre à réguler votre système nerveux ou explorer l’EFT comme outil thérapeutique, je suis disponible pour répondre à vos questions en message privé.

Et si vous souhaitez être accompagné.e, vous avez la possibilité de réserver votre séance directement en ligne ici .

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