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Trauma : un phénomène neurobiologique avant tout — ce qui fait vraiment la différence après un événement potentiellement traumatique

On estime que plus de 70 % des adultes vivront au moins un événement traumatique au cours de leur vie en France (Husky et al., 2015). Pourtant, seule une partie d’entre eux développera un trouble de stress post-traumatique (SSPT).
Cette distinction, souvent mal comprise, montre que le trauma n’est pas une question de gravité objective, mais un phénomène profondément neurobiologique, relationnel et contextuel.

Pendant des années, la croyance dominante était simple : plus l’événement est grave, plus le risque de trauma est élevé.
Les recherches en psychotraumatologie — et l’expérience clinique — montrent aujourd’hui que la réalité est beaucoup plus nuancée.

Le trauma : une réponse du système nerveux, pas un événement

Quand un individu vit une menace réelle ou perçue comme telle, son système nerveux autonome active des mécanismes de survie :

  • hyperactivation (fuite, lutte),

  • immobilisation (sidération, dissociation),

  • ou alternance entre ces réponses.

Dans un contexte favorable, ces réactions biologiques se désactivent naturellement une fois le danger passé.
Mais lorsque les conditions ne permettent pas ce retour à l’équilibre, le système reste “bloqué” dans un mode d’alerte prolongé — c’est là que le vécu traumatique émerge.

Autrement dit :
Ce n’est pas l’événement qui crée le trauma, mais l’impossibilité pour le système nerveux de revenir à sa ligne de base.

Ce qui protège vraiment après un événement potentiellement traumatique

Les études mettent en évidence plusieurs facteurs majeurs modulant le risque de développer un SSPT.
On peut les regrouper en quatre piliers essentiels :

1. La sécurité perçue immédiatement après

Le retour rapide à une sensation de sécurité physique et relationnelle est un facteur protecteur majeur.
Même un événement objectivement grave peut ne pas entraîner de séquelles si la personne est sécurisée très tôt.

2. La qualité du soutien social

La présence de proches, de professionnels ou de témoins bienveillants joue un rôle déterminant.
L’absence de soutien ou, pire, la minimisation du vécu (“ce n’est rien”, “tu exagères”) augmente la probabilité de fixation du trauma.

3. Les ressources internes de régulation

Certaines personnes disposent d’une meilleure capacité spontanée à réguler le stress intense : respiration, ancrage, capacité à demander de l’aide, flexibilité cognitive…
Ces compétences protectrices ne sont pas innées : elles peuvent s’apprendre.

4. La possibilité de donner du sens

Le cerveau a besoin de comprendre l’expérience pour l’intégrer.
On sait aujourd’hui que la construction de sens est un facteur clé dans la prévention des symptômes post-traumatiques.

Quand ces mécanismes échouent : le système reste en mode survie

Si un ou plusieurs de ces piliers sont absents, le système nerveux peut rester “coincé” dans une hypervigilance ou une hypo-activation prolongée.
La personne peut alors ressentir :

  • fatigue chronique,

  • irritabilité, anxiété, sursauts excessifs,

  • troubles du sommeil,

  • difficultés de concentration,

  • sensations de déconnexion ou de ne plus se reconnaître,

  • comportements d’évitement.

Ces manifestations ne sont pas des “faiblesses psychologiques”, mais des réponses physiologiques cohérentes à un système nerveux qui tente de protéger la personne, souvent longtemps après la fin du danger objectif.

Réguler le système nerveux : la clé de la reconstruction

On sait aujourd’hui qu’un système nerveux modifié par le trauma peut retrouver de la flexibilité.
Les approches centrées sur la régulation sensorimotrice et émotionnelle — dont l’EFT Clinique — jouent un rôle précieux dans ce processus :

Comment l’EFT Clinique agit-elle ?

  • Elle active simultanément le réseau émotionnel (événement, sensation, émotion) et les circuits de régulation.

  • Elle informe progressivement le système nerveux que le danger est passé.

  • Elle réduit l’intensité physiologique des souvenirs, permettant une réintégration sans débordement.

  • Elle soutient la restauration de la sécurité interne et la diminution des réponses automatiques de survie.

Cette combinaison permet d’accompagner la personne vers un état où elle ne réagit plus par défaut, mais retrouve une capacité d’adaptation, de choix, d’élan vital.

En conclusion

Le trauma n’est ni une faiblesse, ni un manque de volonté.
C’est une réponse biologique normale à une situation anormale, exacerbée lorsque les conditions de réparation naturelles ne sont pas réunies.

La bonne nouvelle est essentielle :
Le système nerveux peut se rééquilibrer, même des années après les faits.
Des approches fondées sur la régulation et la sécurité — comme l’EFT Clinique — permettent de sortir du mode survie pour retrouver du calme, de la clarté, et un sentiment d’unité intérieure.

Si vous vous reconnaissez dans ces descriptions, vous n’êtes pas seul.e.
Il existe des outils thérapeutiques efficaces pour vous accompagner sur ce chemin.

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